Après la fugue
Accueillir votre jeune
Lorsque votre enfant revient de fugue, avisez les services policiers pour qu’ils cessent les recherches. Ils devront vous rencontrer, chez vous ou au poste, pour vérifier l’information et fermer le dossier.
Très important : accordez-vous un moment de repos, tant à vous qu’à votre adolescent·e. Commencez par répondre à ses besoins de base (manger, se laver, dormir). Votre enfant a peut-être vécu des expériences négatives. Il aura peut-être besoin de services de santé. Votre accueil bienveillant l’encouragera à vous en parler.
Le retour à la maison de votre jeune sera un grand soulagement. Faites-lui-en part. Par contre, son retour peut aussi provoquer plusieurs autres émotions. Trouvez un moment ensemble pour parler de ce que sa fugue a fait vivre à tout le monde. Ce moment d’échange vous aidera à bien préparer les prochaines conversations avec calme et ouverture.
Si votre jeune est en centre de réadaptation, avisez l’intervenant·e que votre jeune est revenu. Il ou elle sera content·e d’avoir de ses nouvelles. Vous pourrez organiser ensemble son retour.
Comprendre le sens de la fugue
Vous avez profité d’un moment de détente avec votre jeune. À votre convenance, il est important de parler de sa fugue avec lui. Pour éviter que la situation se répète, vous devez en comprendre la ou les causes et trouver des solutions réalistes.
L’objectif est de comprendre le sens de sa fugue. À quels besoins cette fugue répondait-elle? Ceci permettra de trouver d’autres moyens de combler ses besoins. Parfois, votre jeune sait pourquoi il a fugué. C’est alors plus facile de trouver des solutions. Mais la cause est parfois inconsciente. Autrement dit, le jeune ne sait pas pourquoi il a fugué.
Parlez de vos inquiétudes. Exprimez ce que vous pensez de sa décision de fuguer. Dites-lui ce que vous en comprenez. Bien sûr, donnez-lui la chance de parler de ce qu’il a vécu pendant sa fugue. Respectez son choix de ne pas tout raconter. Votre jeune a peut-être peur de vous inquiéter ou d’être jugé. Vous devez aussi établir vos propres limites par rapport à ce que vous êtes prêt·e à entendre. Certaines activités liées à la consommation ou à la sexualité peuvent être difficiles à entendre pour un parent. Vous pouvez proposer à votre enfant d’en parler à quelqu’un d’autre, comme à un·e intervenant·e d’un organisme communautaire.
Pour vous aider dans vos conversations, voici quelques raisons qui peuvent expliquer une fugue :
Quand le jeune vit…
un événement inattendu ou un changement qui l’a bouleversé;
un échec ou un conflit;
une émotion intense.
Quand le jeune désire…
savourer sa liberté et partir à l’aventure;
poursuivre ses rêves et expérimenter de nouvelles choses;
avoir un nouveau mode de vie.
Quand le jeune cherche…
à explorer son identité;
à faire preuve d’autonomie et d’indépendance;
à se sentir valorisé;
à recevoir de l’aide.
Quand le jeune sent qu’il doit…
fuir ses problèmes;
se révolter contre une situation;
s’adapter à une situation difficile ou souffrante (p. ex., rupture, échec ou conflit).
Chercher des solutions de rechange à la fugue
Vous avez discuté des raisons de la fugue. Vous pouvez maintenant réfléchir avec votre enfant aux solutions possibles. Pour ce faire, il est important que vous parliez de vos limites, de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas accepter. Cette discussion sera peut-être difficile. Vous pouvez l’aborder en plusieurs étapes et à divers moments. Prenez des pauses et partagez de bons moments avec votre jeune. Pour trouver la meilleure solution, vous ferez des essais et des erreurs. Cette étape est difficile, mais elle vous aidera à éviter une nouvelle fugue. Dans tous les cas, votre enfant doit sentir que la porte est ouverte dans sa famille. Il doit savoir qu’il peut toujours revenir. C’est une bonne façon de lui montrer qu’il est toujours le bienvenu.
Après toutes ces conversations, il se peut que son retour à la maison ne vous semble pas la meilleure solution. Dans ce cas, vous pouvez vous entendre avec votre jeune sur différentes options :
Votre enfant peut passer quelques jours chez une personne de confiance. Cela vous donnera un temps de pause et de réflexion.
Si votre enfant a 16 ans, il peut aussi être hébergé temporairement dans un organisme communautaire.
Il se peut que la situation de votre adolescent·e soit inquiétante. Sa sécurité ou son développement sont peut-être compromis. Des services institutionnels peuvent être nécessaires. Le cas échéant :
Vous pouvez faire une demande en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS).
Vous pouvez faire une demande d’intervention en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ).
Selon la situation, la DPJ pourrait recommander différentes approches :
- un suivi psychosocial à l’externe;
- un service d’intervention rapide et intensive;
- un hébergement à court, moyen ou long terme.
Si vous envisagez une démarche auprès de la DPJ, contactez d’abord le Service de réception et traitement des signalements, qui évaluera votre situation.
Votre enfant est déjà en centre de réadaptation? Vous vous questionnez sur les conséquences de sa fugue sur son hébergement? Consultez la page Fugue d’un jeune en centre de réadaptation.
Balado - Retrouve-moi où je m’égare
Pour entendre des jeunes, des parents et des intervenants parler de fugue, écoutez Retrouve-moi où je m’égare.
Épisode 3